Premiers vœux de Michel Lauzzana hier. Le député La République en marche (LREM) confirme sans surprise que sa ligne bleue des Vosges est bien la politique du chef de l'État, même s'il dit vouloir rester vigilant.
Alerte sexagénaire, certes un peu fiévreux hier, Michel Lauzzana garde la tête froide, 37,2° C au fil des journées qui se succèdent depuis son élection en juin dernier. Six mois de mandat, et aucune défaillance perceptible pour le député macronien ou macroniste. Il le redit, «les vieilles fractures ont fait leur temps, même si la droite et la gauche existent encore (…) Macron fait ce qu'il dit, et dit ce qu'il fait». Sauf à lui imposer le supplice de la Question, difficile d'extirper la moindre critique de la politique d'Emmanuel Macron et de son Premier ministre Edouard Philippe.
Retour de boomerang
À peine reconnaît-il des maladresses estivales et des effets d'annonce sur les mesures que les pro-Macron entendaient valider dès la rentrée. Pire ou mieux, la polémique sur la taxe d'habitation et la réversion aux communes «a été instrumentalisée». Prendre le risque de lui opposer l'opportunisme de ses pairs de l'Assemblée nationale et de l'ancien adhérent du PS qu'il fut jusqu'en 2015 donne un retour de boomerang immédiat, comme si la réponse avait été apprise par cœur. «Je n'étais plus depuis deux ans au PS. Je n'ai jamais été sectaire. Et Macron a un discours sur l'Europe qui m'a séduit (…) Je réfute l'idée d'opportunisme. Il fallait le savoir au début qu'il allait devenir Président de la République. Qui pouvait l'assurer ?».
«On a travaillé»
Imparable réponse, comme peut l'être la réplique concernant la soi-disante souplesse d'échine de la majorité présidentielle au Palais Bourbon. Michel Lauzzana cite un chiffre, et le commente. 1 380 amendements, «et ils ne viennent pas que des collègues parisiens. On a beaucoup travaillé, et ce n'est pas fini». Imparable réponse aussi sur la rupture conventionnelle collective, qui permet à l'employeur de déclencher des licenciements sans passer par la case plan de sauvegarde.
«Il ne faut pas s'arrêter sur une mesure. Les entreprises doivent s'adapter. Je rencontre des entrepreneurs rassurés. On évaluera après un certain temps. Modifier une politique de développement économique n'est pas à court terme.» Le député LREM est moins à l'aise si on agite devant lui le spectre de cette mesure au sein d'UPSA (BMS), premier employeur privé du département dans les prochains mois. «J'irais voir la ministre !», répond-il aussi quand la perspective d'un report ou d'une annulation des investissements à l'ENAP lui est soumise.
Procès en appel
Lauzzana Michel n'est pas très à l'aise non plus quand il lui est demandé si Olivier Damaisin, son collègue LREM du Villeneuvois, n'est pas devenu le porte-parole des trois parlementaires pro-Macron en Lot-et-Garonne, vu l'entregent médiatique de l'intéressé. À propos de la juridiction cour d'appel, «je n'ai pas voulu faire de triomphalisme. Créer une chambre d'appel détachée poserait un vrai problème. La justice doit évoluer, c'est son avenir. C'est un vrai travail de fond. Cela est plus pertinent que de dire que rien ne va bouger».
Ex-maire de Bon-Encontre et vice-président d'Agglo Agen, le député Lauzzana retrouve toutefois une liberté de ton quand il s'agit d'épingler le président et maire d'Agen Dionis. Toujours sur la cour d'appel, «des gens dépensent de l'argent pour rien, l'étude n'apporte rien». Tacle aimable à Agglo Agen et au conseil départemental, qui ont financé une analyse de l'impact d'un départ de la juridiction et les solutions à trouver. «La vraie étude, c'est celle qui est portée par les magistrats».
Mais, rappelle-t-il, comme pour mieux s'en convaincre peut-être, il ne veut pas «se battre dans un combat politique bas de gamme. Si les combats sont justes, je les soutiendrai, mais il faut que ce soit réciproque».
Entre les lignes
Fin de vie. Médecin généraliste toujours en activité, Michel Lauzzana se déclare favorable à une loi concernant la fin de vie. «Le texte précédent n'est pas allé jusqu'au bout de la démarche. Ce doit être un droit de plus, pas une obligation. Cela doit rester une exception.»
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Enfants. Michel Lauzzana a tenu hier à faire savoir qu'il s'impliquait au sein d'un collectif qui milite pour une meilleure prise en charge des enfants et des adolescents souffrant d'un cancer. «Je demande au Premier ministre que ce soit une grande cause nationale. Une partie de ces pathologies n'est pas guérissable».
LGV. Usager de la ligne Agen-Paris, Michel Lauzzana refuse de mettre en concurrence les transports ferroviaire et aérien. «Il faut évaluer si la ligne à grande vitesse est en mesure de cannibaliser l'avion ou pas. Il existe toujours des arguments pour la défense de la ligne aérienne, mais jusqu'où va-t-on pouvoir payer ?» Il faut rappeler «que la LGV n'est pas pour Agen. Et la question de son impact environnemental mérite vraiment d'être posée»