Le député Lauzzana veut du temps

Écrit par La Dépêche - Stéphane Bersauter

C'est de saison, Michel Lauzzana a fait sa «rentrée politique», hier. Aucune surprise, le député d'En Marche ne trouve rien ou peu à redire depuis l'arrivée de Macron à l'Elysée.

L'horloge tourne depuis le printemps 2017. Quinze mois de mandat pour Macron, et pour les députés élus dans le temps d'après l'élection présidentielle. Pour Michel Lauzzana, «il faut du temps» pour le changement.


1/ Emmanuel…

Une enquête IFOP met Emmanuel Macron à 31 % de Français satisfaits de son action. «Il faut du temps pour, par exemple, mesurer les retombées des ordonnances travail, deux ans au moins», explique Michel Lauzzana. «On sait bien que les mesures prises s'inscrivent dans la durée. Des mesures fortes ont été prises pour l'apprentissage, elles étaient demandées. Il est vrai que les Français ne comprennent pas que le taux de chômage ne faiblisse pas alors que des offres d'emploi ne sont pas satisfaites. Là aussi, il faut du temps.»


2/ Alexandre, Gérard…

Le mélange des genres révélé par les agissements d'Alexandre Benalla n'a pas aidé le chef de l'Etat. «Ça a été un moment difficile mais ceux qui osent dire que le Sénat n'a pas instrumentalisé l'affaire Benalla ne disent pas la vérité. Le Sénat, c'est politique, clairement. C'est de l'obstruction parlementaire. Dans cette affaire Benalla, il faut distinguer le judiciaire de l'administratif. Il a fait une erreur, il a été sanctionné».

Le ministre de l'Intérieur Collomb qui annonce son départ l'an prochain pour être candidat à Lyon ? «On le savait tous. Il est très attaché à sa ville».

Le départ de Frédérique Dumas, députée LREM ? «Elle est la seule avec Jean-Michel Clément l'an dernier à avoir quitté En Marche. Mais il faut tenir compte de ce qu'elle dit. Toute critique est bonne à écouter».


3/le train, l'avion…

Pour Michel Lauzzana, le temps est indissociable aussi pour ce qui concerne l'extension des capacités de formation et d'hébergement de l'ENAP. «En France, c'est toujours très long», regrette-t-il. 700 000 € dès 2019 pour des bâtiments modulaires, et la suite à partir de 2021. Du temps aussi pour le second échangeur autoroutier pour Agen. «Le ministère est formel, il se fera». Le même ministère des Transports reconnaît «qu'il faut des investissements pour l'actuelle ligne ferroviaire Bordeaux-Toulouse via Agen». «Cette ligne est hypersaturée, il faut le dire».

Et la ligne à grande vitesse ? «La LGV n'est pas faite pour les Agenais. L'enjeu pour Paris et Bordeaux, c'est d'aller à Barcelone (…) Nous sommes vraiment dans l'optique d'une sincérisation des choses. On arrête de mentir aux gens sur ce dossier-là aussi, en définissant des priorités pour les transports». Du train, Michel Lauzzana passe à l'avion et la desserte quotidienne Agen-Paris, en danger par manque de financement public. «Si on peut la garder, il faut voir à quel prix (…). Il faut admettre que le service n'est pas maximum». Le temps, là aussi, avec des retards réguliers au décollage.

«J'attends son appel.» La phrase concerne Jean Dionis, désormais rangé sous le drapeau de la majorité présidentielle (MoDem) et peut-être candidat à sa succession lors des élections municipales de 2020. Le maire d'Agen doit composer avec son aile droite côté Les Républicains, et le camp d'En Marche. «J'attends des décisions de principe du MoDem au plan national.»

«Tout n'est pas blanc. On est exemplaire quand on prend des mesures.» Michel Lauzzana répond aux derniers remous autour de Marcheurs et du chef de l'Etat. La vaisselle de l'Elysée et la piscine du fort de Brégançon ? «Et alors, Marcel Vindis a aussi une piscine chez lui». L'élu du PCF appréciera.

«Bayrou fait du Bayrou.» Le patron du MoDem prend un peu de distance avec les choix du gouvernement. «Mais il dit aussi qu'il le soutient», affirme M. Lauzzana.

«Je regrette qu'il ait dit qu'il resterait s'il était mis en examen.» À propos de Richard Ferrand, désormais président de l'Assemblée nationale, inquiété par une enquête judiciaire, qui finalement bénéficie d'un non-lieu.

« On arrête de mentir aux gens. On est dans une sincérisation des choses »